Krommekeer (tournez la courbe), un petit studio à Meerbeke, là où j'ai grandi et où je suis maintenant retourné avec Lode pour enregistrer ce matériel: des chansons que j’ai réunies au fil des ans, résidus de projets les plus divers. Krommekeer est également une bonne métaphore pour cette musique: les restes d'une piste cahoteuse, de divers essais et de projets pour lesquels j'ai constamment écrit des nouvelles compositions. J’ai toujours intégré une grande partie de ce répertoire à mes concerts dans des formules solo, duo, trio, quatuor et parfois des ensembles plus grands. Mais la formule duo reste la plus tactile, avec une structure ouverte, toute la place pour un dialogue direct ; j'aime ça. Les compositions sont disséquées jusqu'au squelette, seuls les vestiges caractéristiques restent: une mélodie, un motif rythmique, une émotion. Ils guident l'interaction entre la trompette et le violoncelle, une combinaison qui n'est pas si évidente, mais d’une richesse de tonalité inépuisable qui génère un bruit texture, si différent par le «volume de chuchotement» grâce auquel cet objectif est atteint. Je peux parler, soupirer, murmurer dans ma trompette: le moindre bruit (même mes pistons... des tics mécaniques) est partie intégrante de la musique. Je ne suis en tout cas pas le grand virtuose de l’instrument, mais un trompettiste de sons qui grincent, gémissent, chuchotent. Ces sons, je les ai tous intégrés dans mon histoire musicale. Le violoncelle est un contrepoids parfait; Lode maîtrise la moindre nuance de son instrument comme aucun autre et souligne ainsi l'histoire de la trompette. Un dialogue sur les petites choses simples de la vie, enregistré dans ce petit studio à Meerbeke: Krommekeer.